Le sport, plus fort que la pollution ?
Le sport, c’est la santé ! Même en ville, ses bienfaits dépassent les inconvénients liés à la pollution.
Face à la sédentarité croissante de nos sociétés, les pouvoirs publics et les professionnels de santé encouragent le « mouvement », autant pour un objectif préventif que curatif.
Peut-on encore bouger sans risque ?
Cependant, dans des villes toujours plus polluées la question de la balance « bénéfices-risques » se pose et fait débat. Alors que l’on estime qu’en 2020 en France, plus de 80% de la population résidera dans un environnement urbain[1], peut-on vraiment « bouger » sans risque ? En d’autres termes, y a-t-il un « effet d’annulation »[2] des bienfaits de l’activité physique sur le système cardiovasculaire en raison d’un environnement pollué ?
La pollution de l’air est un problème de santé publique reconnu. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme : « La santé cardiovasculaire et respiratoire de la population, à court et long termes, est inversement proportionnelle au niveau de la pollution atmosphérique. »[3]
La pratique du sport dans un tel contexte semble dès lors poser question. Si le débat a été largement relancé cet été avec la canicule, qui s’accompagne de pics de l’indice de pollution, c’est aussi à ce moment qu’une étude danoise[4] est venue apporter de nouveaux éléments.
Des bénéfices préservés malgré un environnement pollué
Menée par une équipe de chercheurs danois, allemands et espagnols, et publiée dans le Journal of the American Heart Association (édition du 17 juillet 2018), elle avance que l’exercice physique régulier reste bénéfique même dans des zones de pollution modérée à élevée. Pour cela, les chercheurs ont suivi 51 868 adultes danois âgés de 50 à 65 ans sur une période de plus de 17 ans.
Ils ont tout d’abord pu mettre en évidence – et sans surprise – un lien clair : les personnes qui résident dans des zones polluées ont 17% de risques supplémentaires de première crise cardiaque et 39% de risques supplémentaires de crises récurrentes. Suite à ce constat, les chercheurs ont pu étudier l’impact de la pratique physique (sport d’équipe, vélo, marche ou jardinage) de chaque individu sur ce risque, et démontrer que le sportif régulier infirme de façon significative le risque, même en milieu pollué.
Le risque est en effet diminué de 15 à 58% selon le volume et la diversité des activités pratiquées chaque semaine. Cela vaut même pour les individus ne pratiquant qu’en milieu extérieur : une pratique de 30 minutes à 4 heures par semaine permettrait de réduire le risque de première crise cardiaque de 19%. Ce chiffre grimpe jusqu’à 45% pour les crises récurrentes.
Une pratique physique régulière semble donc protectrice, et cela même dans une zone de pollution élevée. Le Docteur George Thurston, directeur du Program in Human Exposures and Health Effects à l’Université de Médecine de New York rappelle [5] néanmoins : « Exercise is good for your heart, irrespective of air pollution, but exercising in low pollution is healthier than running in high pollution. »[6] – nous renvoyant ainsi à nos responsabilités écologiques de préserver un environnement de qualité permettant de développer et protéger la santé humaine.
[1] http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/FRA/fr/SP.URB.TOTL.IN.ZS.html
[2] https://medicalxpress.com/news/2018-07-poor-air-quality-offset-heart.html
[3] http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ambient-(outdoor)-air-quality-and-health
[4] https://www.ahajournals.org/doi/abs/10.1161/jaha.118.009554
[5] https://www.reuters.com/article/us-health-fitness-pollution/why-smog-should-not-be-your-excuse-to-skip-workouts-idUSKBN1K82WW
[6] « Faire de l’exercice est bon pour votre cœur, peu importe la qualité de l’air, mais faire de l’exercice dans un environnement peu pollué sera toujours meilleur pour la santé que courir dans un environnement très pollué. »
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