Alcool : quels effets sur la santé ?
En France, c’est 1 adulte sur 4 dont la consommation dépasse les recommandations.
Même un faible niveau de consommation d’alcool n’est pas bénéfique pour la santé et peut même être nocif chez certains. La réduction de la consommation d’alcool, même lorsque les niveaux de consommation sont déjà faibles à modérés, permettrait d’éviter un nombre non négligeable de décès et de diminuer l’incidence de certaines maladies.
Les connaissances scientifiques permettent cependant de définir des repères qui limitent les risques encourus (Santé publique France 23/01/2019) :
- Ne pas consommer plus de 10 verres d’alcool par semaine
- Ne pas consommer plus de 2 verres par jour
- Ne pas boire d’alcool au moins 2 jours par semaine
Une toxicité importante pour l’organisme
Dépasser les recommandations, c’est risqué de multiples maladies : complications hépatiques (le foie est une des principales cibles des effets toxiques liés à l’alcool), cardiovasculaires (hypertension artérielle, infarctus), neurologiques ainsi qu’un risque majoré de cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal).
L’alcool est classé comme cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon.
Chez plus de la moitié des consommateurs dépendants à l’alcool, on observe également des troubles cognitifs (trouble de la mémoire, difficultés à exécuter les tâches familières, jugement amoindri…) et sociaux.
L’alcool reste la deuxième cause de mortalité prématurée dans notre pays, et une des toutes premières causes d’hospitalisation.
Chez la femme enceinte, il peut avoir des effets dramatiques et permanents pour le fœtus. On observe des troubles mineurs à des anomalies sévères qui se manifeste par le syndrome de l’alcoolisme fœtale (malformation du crâne et du visage, retard de croissance, handicaps comportementaux et cognitifs, atteintes de différents organes). D’où le message : zéro alcool pendant la grossesse.
Même la consommation préconceptionnelle d’alcool chez les parents (père et mère) pourrait entraîner des conséquences néfastes sur l’enfant à venir.
Une nouvelle tendance chez les jeunes : le binge drinking
Même si les consommateurs quotidiens sont plus nombreux chez les personnes plus âgées, la consommation débute souvent à l’adolescence. On observe une nouvelle pratique chez les jeunes, dont la première ivresse est en moyenne à 15,2 ans, le binge drinking. Cette pratique consiste à boire pour atteindre l’ivresse le plus rapidement possible (six verres d’alcool en moins de deux heures pour une fille, ou au moins sept verres pour un garçon).
Cette pratique accélère l’apparition des effets néfastes liés à la consommation d’alcool : diminution des capacités d’apprentissage et de mémorisation à long terme, impulsivité accrue, impact sur l’apprentissage et sur le traitement des émotions, l’anxiété et l’humeur, hypertension, dommages hépatiques, et augmentation des risques de dépendance par la suite. Elle augmente également de manière très significative le risque d’alcoolodépendance.
Repérer les risques de dépendance
« Toute consommation supérieure à deux verres d’alcool par jour et de 10 verres par semaine, pour les hommes comme pour les femmes, doit être considérée à risque, même en l’absence de symptômes de dépendance ».
En 2017, c’est un quart des adultes qui dépassaient ce seuil de consommation. L’objectif de ces seuils de consommation est de repérer les consommateurs à risque avant l’apparition d’une dépendance, et de les amener à réduire leur consommation.
La dépendance se manifeste entre autres par l’apparition de problèmes personnels, interpersonnels, des signes physiques, une perte de contrôle de la consommation qui devient compulsive ou encore une envie irrépressible de consommer.
Deux facteurs primordiaux interviennent dans la vulnérabilité à la dépendance :
- Les facteurs psychologiques et comportementaux (dépression et anxiété, impulsivité, recherche de sensations, prise de risque)
- L’environnement via les facteurs sociaux (niveau de revenus, statut professionnel…), familiaux (absence de supervision parentale, conflits) ou encore par la facilité ou non à consommer de l’alcool (prix, disponibilité, publicité).
On note également qu’un début de la consommation dès l’âge de 11–12 ans multiplie par dix le risque de développer une dépendance et favorise l’entrée dans un comportement de binge drinking, par rapport à une initiation vers 18 ans.
Dry January : réduire sa consommation sur un mois pour des bénéfices annuels
De plus en plus répandu, le Dry January est un défi consistant à ne pas boire d’alcool au mois de janvier.
Plusieurs conséquences positives ont été observées à la suite de cette expérience :
- Une baisse de la pression artérielle et du cholestérol, une diminution du risque de diabète, une diminution des protéine associés au cancer dans le sang
- Une amélioration du sommeil
- Une diminution de la consommation d’alcool le reste de l’année : « Dry January aide les personnes à boire de façon plus saine le reste de l’année » : plus de 70% des participants continuent de boire de façon raisonnable et affirment se sentir bien mieux en général
- Ne pas boire pendant un mois permet de réaliser qu’il est possible de s’amuser, se relaxer et avoir des relations sociales sans cette aide.
Sources :
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