Colloque 2021: longévité, une révolution mais à quel prix ?
« Vieillir oh vieillir » chante Jacques Brel dans un sursaut mélancolique. « La vieillesse, un naufrage » aurait dit le Général de Gaulle. Oui ils seront nombreux à devenir, nous sommes nombreux à être, plus âgés. Moins jeunes pourrait-on dire plus positivement.
Le jeunisme serait-il la solution de faire croire que l’on est encore jeune et à la page ? Assumer ses années, les vivre positivement ne serait-il pas plus juste et judicieux ? Mais la société est-elle prête elle aussi à considérer que c’est une chance d’avoir des aînés porteurs d’une expérience précieuse ? Car l’espérance de vie n’a jamais été si grande, la longévité aussi, calculée à partir de l’âge que l’on a : au plus on prend de l’âge, au plus on vit longtemps. La tentation est grande d’ajouter : « à condition d’être en bonne santé ».
Vivre mieux, plus longtemps est la mission que s’est donnée l’Institut Pasteur de Lille. Pour autant, la santé parfaite n’est pas la clé du bonheur. La clé est de se savoir utile et aimé. Tout faire pour préserver un capital santé reste cependant un bel objectif individuel et collectif. Réfléchir sur ces enjeux sociétaux, sanitaires et politiques et créer un débat est le but de ces rencontres annuelles enrichissantes.
Dr Jean-Michel Lecerf, Service Nutrition et Activité Physique, Institut Pasteur de Lille
La Fondation PiLeJe et l’Institut Pasteur de Lille, soutenus par l’Académie nationale de médecine, co-organisent pour la neuvième année leur colloque sur les politiques de prévention. Cette année, la thématique abordée sera la suivante « Longévité, une révolution mais à quel prix ? ». Ce colloque aura lieu le mercredi 8 décembre 2021, en digital.
Les progrès de la science pour transformer des maladies mortelles en maladies chroniques, les recherches sur les déterminants de la longévité ouvrent des perspectives pour « vieillir plus longtemps ». Mais sommes-nous prêts individuellement et collectivement à traverser cette révolution ?
La plupart d’entre nous aspire à vivre très longtemps mais la crise sanitaire a mis en évidence nos fragilités par rapport aux seniors. 93 % des victimes du Covid-19 sont âgées de plus de 65 ans, selon Santé publique France.
La pandémie a en effet pointé les fractures d’une société qui réclamait de vacciner en priorité les plus vulnérables mais qui, dans le même temps, s’interrogeait sur les sacrifices que devaient consentir les jeunes pour protéger leurs aînés.
Cette confrontation de générations conduit à nous interroger sur nos choix de société. Si la question des budgets alloués à la santé et à l’âge est centrale, elle ne doit pas occulter les réflexions sur les déterminants médicaux, éducatifs, démographiques et environnementaux.
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